Le fait que Don soit malade et que la mère de Cat fasse partie de "l'unité d'élite" ne m'a pas vraiment intéressé

Je regardai le fleuve, plusieurs dizaines de mètres en contrebas, en me demandant s’il s’agissait d’une blague. Le pont sur lequel je me trouvais -en construction, et donc désert- se balançait légèrement dans la brise. Ou peut-être était-ce dû au fait que je m’accrochais comme une damnée à la poutre la plus proche.

- Répète ? Criai-je à Bones.

Il s’était placé sous le pont après m’avoir déposé en volant sur l’une des poutres suspendues au dessus du vide avec un seul mot d’explication que j’avais forcément mal entendu.

- Saute !

D’accord. J’avais donc bien compris la première fois.
Je jetai un nouveau coup d’œil aux remous du Mississipi sous mes pieds.

- Si c’est une manière de m’annoncer que tu demandes le divorce…
- Tu ne cours aucun risque de te noyer, rétorqua-t-il, amusé.Ca va faire un an que tu ne respires plus. Maintenant, arrête de tergiverser et saute. C’est le meilleur moyen d’apprendre à voler.
- C’est surtout le meilleur moyen d’apprendre à tomber en hurlant.

Il saisit deux des piliers métalliques soutenant ma section du pont et les secoua. Les vibrations furent si puissantes que je poussai un cri apeuré et serrai ma poutre au point de la faire craquer. Le fourbe. Il s’avait que j’avais le vertige.

- Les goules ne peuvent pas voler, ce qui donne un grand avantage aux vampires qui en sont capables, expliqua-t-il. Je veux que tu t’exerces avant que nous rencontrions Marie demain soir, juste au cas où nous aurions besoin de nous enfuir en catastrophe. Tu l’as déjà fait à deux reprises, ce qui signifie que tu en as la capacité. Il ne te reste plus qu’à l’affûter.
- Je n’ai pas volé, j’ai sauté très haut, c’est tout, rectifiai-je tout en m’accrochant avec frénésie à la non-vie. Je ne sais même pas comment j’ai fait.
- Ton instinct a pris le dessus quand tu en as eu besoin. Une chute de cette hauteur devrait créer des circonstances similaires et te permettre d’exprimer à nouveau ce talent, répondit-il avec un calme irritant. Allez, Chaton, saute. Sinon, je te fais tomber.
- Si tu oses, Bones, tu peux te préparer à une très longue période d’abstinence !

Son petit sourire m’indiqua que cette menace ne l’inquiétait pas outre mesure.

- Dans ce cas, je devrai redoubler d’efforts pour te faire changer d’avis, et tu sais combien j’aime ce genre de défi. Maintenant, cesse de discuter. Si tu es encore là-haut dans cinq minutes, je m’en charge moi-même.

Je décrispai lentement les mains de la poutre. Il tiendrait parole, et le connaissant, il avait déjà entamé le compte à rebours. La logique me soufflait que les motifs qu’il invoquait pour que j’apprenne à voler étaient parfaitement raisonnables, et que, en effet, la chute ne me tuerait pas, même si je faisais un plat, mais cela ne m’empêcha pas de le maudire alors que je m’éloignais de la poutre en reculant.

- Espèce de sale sournois manipulateur…

Son gloussement monta jusqu’à moi.

- Des mots doux, déjà ? Tu vas me mettre dans tous mes états avant même qu’on soit de retour à l’hôtel.
- Dans ce cas, j’espère que tu t’amuseras bien à te dégorger le poireau tout seul dans ton coin ! Rétorquai-je sèchement.

Son rire redoubla.

- Dis donc, ma belle, tu m’impressionnes. Qui a bien pu t’apprendre une expression aussi salace ?

J’étais à moins de cinquante centimètres de la poutre. Je n’avais plus rien à quoi m’accrocher, et je ne devais qu’à mon sens de l’équilibre de ne pas plonger dans les eaux noires du fleuve. La vache, ça représentait une sacrée chute.

- Spade. Il donne des cours d’argot à Denise.
- Ah je vois. Plus que trois minutes, Chaton.

Je regardai les lumières de la ville qui clignotaient de l’autre côté du pont en essayant de contrôler mes nerfs. Même dans l’obscurité, je voyais très clairement les immeubles qui bordaient la rive. De temps à autre, j’entrapercevais des formes vaporeuses. Il s’agissait de fantômes traversant les bâtiments en menant tranquillement leur vie spectrale. La Nouvelle-Orléans était décidemment l’une des villes les plus hantées au monde, et les fantômes doués de conscience y étaient plus nombreux que partout ailleurs. C’était là que nous avions adopté Fabian.

- Dernière minute, ma belle. Décide-toi, annonça Bones d’un ton implacable.

Enfoiré. Je me redressai, inspirai profondément pour me donner du courage, puis sautai du rebord comme s’il s’agissait d’un plongeoir.

-Répète ? Criai-je à Bones.

Il s’était placé sous le pont après m’avoir déposé en volant sur l’une des poutres suspendues au dessus du vide avec un seul mot d’explication que j’avais forcément mal entendu.

-Saute !

D’accord. J’avais donc bien compris la première fois.
Je jetai un nouveau coup d’œil aux remous du Mississipi sous mes pieds.

-Si c’est une manière de m’annoncer que tu demandes le divorce…

Excellent ce passage Finalement c'était le contraire de ce que je pensais x)

Je suis d'accord avec toi Oyster quand tu dis que les passages avec la mère de Cat' et Don ne sont pas nécessaires. En plus ils coupent en pleine action ...

Et j'apprécie que Jeaniene nous fasse croire qu'elle est méchante (pauvre Bones xD) alors qu'en fait, cela lui permettra de l'aider ^^ C'est subtile et agréable !

ça continue sur la fin du 5ième juste après que Don en fantôme soit parti