Nouvelle plongée pour moi dans l'univers des loups-garous avec cette fois-ci un comic de Ben Templesmith, plus connu pour sa saga de comic 30 Jours de Nuit, qui a été adaptée au cinéma en 2008 et a donné deux films.
Je suis actuellement toujours en cours de lecture des 5 tomes de 30 Jours de Nuit (j'ai terminé les 3 premiers), donc je posterai mon avis sur cette série une fois que je l'aurai terminée. J'ai fait un petit aparté pour découvrir cette autre oeuvre du même auteur.
Premier constat, en début de comic, on trouve une note de Templesmith qui explique les raisons de la naissance de Bienvenue à Hoxford. Il explique dès le départ qu'il n'a jamais été passionné par les loups-garous, qu'il considère comme des cousins au rabais des vampires (aïe aïe, on est pas du tout d'accord lui et moi, j'ai plutôt envie de le frapper en lisant ça lol), et qu'à la base il n'avait pas trop envie de créer une histoire sur ces créatures, par peur de proposer un récit trop classique et pas assez original par rapport à tout ce qui a pu être vu au ciné, en série ou dans les livres sur ce thème. Il explique également que pour lui, une des seules références qu'il connaisse en matière de loups-garous, c'est le film Teen Wolf datant des années 80 ... Forcément quand on lit ça, on comprend pas pourquoi il ne s'y intéresse pas trop s'il n'a vu aucun bon film sur ces créatures (Hurlements, le Loup-Garou de Londres, Underworld, ou encore Le Loup-Garou de Wagner) ...
Bref, il explique ensuite qu'en fait l'idée lui est venue suite à la réception d'un courrier d'un centre pénitencier américain, lui annonçant leur décision de bannir son cinquième tome de 30 Jours de Nuit car il ferait l'apologie de la haine des peuples. Cela l'a fait rire et il l'a plutôt pris comme un compliment (n'ayant pas encore lu ce tome je verrai bien mais je pense pas que ça doit être le cas, sûrement encore ces amérloques et leur vision étriqué des choses). De là lui est venu l'idée de créer son histoire de loup-garou, et de la faire se dérouler dans un centre pénitencier.
Autant le dire tout de suite, l'univers est très glauque, poisseux et sombre, et à cela s'ajoute les dessins torturés et très spécifiques de Templesmith qui ne font qu'ajouter un peu plus de noirceur à cet ambiance.
On suit principalement deux personnages, Raymond Delgado, une espèce de malade mental schizophrène avec une fâcheuse tendance à mordre les gens, et sa thérapeute, Jessica Ainley, qui souhaite continuer à le suivre malgré son transfert dans une nouvelle prison gérée par un organisme privé auquel l'État Américain a confié la gestion de certains prisonniers redoutables. Elle va vite se retrouver face à un mur, car les gérants, et plus particulièrement le directeur de la prison, Gordon Baker, ne souhaitent pas vraiment la voir mêlée aux affaires de la prison.
Mais le pire reste à venir, car bientôt Raymond et Jessica vont découvrir chacun de leur côté qu'en réalité, les gestionnaires de la prison privatisée ainsi que les gardiens sont une meute de loups-garous, qui espèrent pouvoir se repaitre de chair fraîche grâce à cette nouvelle activité, puisqu'en effet personne ne pourrait se soucier de savoir ce qui a bien pu arriver à de dangereux criminels, qui plus est confiés à un établissement privé.
À partir de là le rythme des planches va monter crescendo, et Templesmith monte en brutalité et en sanguinolence. Les prisonniers vont devoir trouver un moyen de survivre et de s'échapper de la prison qui est entièrement bouclée.
Ce qui est intéressant avec le récit, c'est qu'on suit autant les humains que les loups-garous, et chaque camp voit son histoire développée. Tandis qu'on en apprend un peu sur les différents prisonniers, on découvre également qui sont les loups-garous, ce qu'ils sont, d'où ils viennent et pourquoi ils ont décidé de s'installer aux USA à travers une société obscure. L'univers carcéral est lui aussi très original pour mettre en scène cette histoire de loups-garous, et il me semble n'avoir jamais vu ça ailleurs, ce qui permet d'éviter certaines situations convenues utilisée par le genre quel que soit le format utilisé.
Côté design, les loups-garous sont assez imposants et massifs, avec des traits très exagérés, comme pour montrer toute l'horreur de leur condition : oreilles gigantesques, mâchoire démesurément longue, crocs semblables à des pointes acérées, un corps un peu bouffi et grotesque. Personnellement leur forme me faisait un peu penser à des kangourous carnivores lol.
Ce qui est un peu dommage, c'est qu'ils n'ont pas l'air si puissants que ça au corps à corps car certains prisonniers notamment Ray parviennent à les mettre à terre assez facilement (il faut dire que la plupart des détenus sont de gros baraqués), mais c'est leur nombre qui cause leur dangerosité, d'autant plus qu'un secret assez ancien est enfoui et enfermé dans la prison.
Bref, ce Bienvenue à Hoxford était une lecture très sympathique, et c'était intéressant de voir la vision de Templesmith du mythe du loup-garou après l'avoir vu traiter celui du vampire. Seule la fin m'a un peu déçu car il s'agit plutôt d'une non-fin. Bienvenue à Hoxford étant censé être un stand alone, je ne pense pas qu'on aura une suite, mais ça serait bien histoire de savoir ce qui passe ensuite sans rien vous dévoiler