A La Croisée des Mondes retrce l'épopée de sa jeune héroïne Lyra, qui quitte son institution prestigieuse à Oxford pour aller sauver son ami Roger, qui s'est fait enlever. Le début d'un roman jeunesse "classique", qui se transformera pourtant en un voyage époustouflant entre les mondes et une quête du savoir et de la vérité.

Critique de la trilogie (evene.fr):

Déjà une dizaine d’années que ce magistral roman enthousiasme public et critiques, cumulant les prix littéraires, dépassant sa catégorie de littérature jeunesse. Cette trilogie fantastique mérite les éloges et n’usurpe pas son titre de chef-d’oeuvre. Si on retrouve les thèmes chers au genre, comme les mondes parallèles, la quête initiatrice et les notions de bien et de mal, le récit brille par son originalité, une imagination enchanteresse et un réel talent de conteur.
Pullman met en scène une mythologie inédite, en apologie à l’athéisme, à la liberté de pensée, très critique vis-à-vis du dogmatisme religieux. Passionnant, émouvant, le destin des deux héros adolescents mêle mystères et magie, aventures et tendresse, dans un périple porté par un souffle aussi épique que poétique. L’univers merveilleux et le suspense sont omniprésents dès le premier tome. Le récit s’intensifie à chacun des volumes, prenant cette dimension d’épopée dans le deuxième, plus violent, plus ésotérique. Les personnages gagnent en profondeur sans manichéisme et l’intrigue, menée d’une main de maître, se complexifie, livrant des développements d’une incroyable richesse, sous une plume toujours vivante et subtile. Le troisième opus se veut métaphysique, le propos anti-religieux s’affirme, annonçant en apothéose la jeune héroïne Lyra comme une nouvelle Eve, celle par qui l’humanité se libère en accédant au savoir. S’inspirant du ‘Paradis perdu’ de Milton qu’il détourne, Pullman signe une oeuvre d’une qualité d’écriture, de lecture, bien supérieure aux grands succès fantastiques, moins convenue. Elle s’offre à une réflexion philosophique à travers ses références littéraires et bibliques, tout en demeurant captivante pour le lectorat adolescent. Il s’agit sans aucun doute d’un livre qu’ils reliront. ‘A la croisée des mondes’ est une trilogie ambitieuse, précieuse, au style remarquable, une fabuleuse rencontre qui laisse admiratif.

Mon avis:

Je serai la première à admettre que tout n'est plus très frais car j'ai dévoré cette trilogie il y a près de dix ans, mais ce que j'en retiens, c'est un voyage merveilleux dans un univers très complexe fait de mondes parallèles et semé de dangers. Les tomes de cette trilogie se complexifient pour amener les héros à considérer leur aventure, et leur univers, à une échelle toujours plus grande.
Lyra est une héroïne très jeune, ce qui je trouve permet à l'auteur d'aborder des thèmes de l'enfance, mais aussi de la fin de celle-ci, et l'aide à tout remettre en question. Ce n'est pas pour autant un livre "pour enfants" même s'il fait partie de la littérature jeunesse. Ou plutôt, il y a différents niveaux de lectures. Les plus jeunes suivront l'action et pourront apprécier le déroulement de l'histoire alors que les adultes seront aussi sensibles à tous les thèmes sous-jacents comme la religion, la morale, la cruauté ou le pouvoir.


Pour moi c'est une superbe série car il mêle des éléments qui raviront les fans de fantastique à une histoire prenante, de l'action bien décrite et une réflexion sur des grands thèmes. L'adaptation cinéma était à mon sens très réussie au niveau esthétique (le look des personnages et du premier monde, celui de Lyra) mais trop simplifiée et trop "infantilisée": je ne suis pas du genre à réclamer du sang mais il y a pas mal de scènes ou des "éclairs de magie" (ou je ne sais quoi) stratégiquement placés ou des omissions remplaçaient de vraies batailles ou des scènes plus "dures", et pour moi c'est aussi ce qui donne du poids et du sérieux à la saga, elle ne se cache pas des aspects les plus sombres de l'intrigue. Et vouloir pousser cette saga vers un public plus jeune est dommage car cela ne leur permettra pas de l'apprécier à sa juste valeur, qui est plutôt entre Tolkien (plus riche) et J.K. Rowling (plus simple).